Comment désamorcer un conflit efficacement : coupez le bon fil !
Vous vous êtes encore disputé avec une personne importante pour vous.
C’est un truc qui arrive bien trop souvent dans votre vie. Une petite engueulade, ça arrive, bien sûr, mais là, c’est vraiment trop.
Y’en a marre !!
Un mot de travers et c’est l’explosion… De colère.
Vous ne savez plus quoi faire pour désamorcer les conflits. Vous avez essayé de mettre en pratique ce que vous avez appris lors de votre formation de communication bienveillante. Mais, on a beau connaître le mode d’emploi en communication non violente, quand la tension monte, c’est parfois difficile de gérer l’émotion.
Le mieux serait de pouvoir anticiper, non ? L’idéal, serait de pouvoir arrêter les conflits avant même qu’ils ne surviennent.
Oui, c’est exactement ça !! (Là, j’imagine, en positif ce qui se dit dans votre tête. Et je dis pas ça pour rien, c’est pas une phrase lancée comme ça. Vous allez vite comprendre si vous lisez la suite).
Un conflit, C’est comme une bombe sur le point d’exploser.
Quel fil allez-vous couper ? Le rouge ? Le bleu ? Peut-être le jaune ?
Une goutte de sueur froide coule le long de votre front… Vous avez la bouche plus sèche qu’une pizza oubliée dans un four trop chaud. Des frissons glacés se propagent dans votre dos comme si vous veniez de prendre un bain en plein océan antarctique.
Vous avez seulement une chance sur 3 de vous en sortir. Si vous vous trompez de fil, la bombe explose… Et vous avec.
Il vous reste 3 secondes pour prendre une décision…
FEEDBACK !!
Dans certains films, on voit le héros en très mauvaise posture et hop, retour en arrière. Durant les ¾ du film, on va vous raconter comment le héros est arrivé dans une si fâcheuse posture.
Sauf que là, c’est vous le héros, et on est dans la vraie vie : LA VÔTRE !!
Hé oui !! Votre vie ressemble plus que vous ne le croyez à celle d’un héros de super production hollywoodienne !!
Vous ne me croyez pas ?
Lisez ce qui suit, vous allez vite comprendre (Ceux qui ne me croient pas sont probablement déjà partis. Tant mieux ! Nous voilà entre potes).
Désamorcer les conflits… Tout une technique.
Je ne vais pas vous raconter dans cet article le principe du conflit. Mais, vous saurez à la fin de cet article comment désamorcer un conflit avant même qu’il explose. Vous allez faire comme ces héros de films hollywoodiens qui coupent toujours le bon fil quand la bombe est à une seconde de tout faire sauter.
Avant d’aller plus loin, j’aimerais vous proposer un petit exercice tout simple. Vous aller voir, c’est super facile et vous avez beaucoup à y gagner.
Voilà, il vous suffit juste de noter en deux trois phrases un de vos derniers conflits.
Voici 3 exemples pour vous aider :
- Je t’interdis de voir tes amis quand je ne suis pas là !
- Vous êtes complètement inconscient ou irresponsable de faire [mettez là ce qui vous inspire].
- Il en a rien à faire de notre santé. Tout ce qui l’intéresse, c’est le fric.
Voilà, c’est fait ? Vous avez écrit un conflit récent que vous avez vécu. Bravo !! Vous faites partie des rares qui mouillent leur chemise de sueur pour avancer dans la vie.
Et si vous n’avez pas fait l’exercice, par flemme ou parce que vous n’avez pas le temps, et bien, ce n’est pas gênant pour moi, c’est juste dommage pour vous. Mais, SVP, n’allez pas dire que ce blog raconte que des conneries alors que vous ne faites pas les exercices).
Gardez votre travail de côté, bien au chaud, et passons à la deuxième étape : le désamorçage du conflit en situation réelle.
Êtes-vous prêt ?
Allons-y.
Le conflit en 3 mots :
Chacun des fils précédemment cité, le rouge, le bleu et le jaune, représentent un déclencheur de conflit.
Et ces trois déclencheurs sont :
- La contrainte.
- Le jugement.
- Le prêt d’intention.
Et oui, c’est comme pour une bombe, faut pas grand-chose pour que tout explose (Du beurre, des œufs, de la farine… Heu, non… Une matière explosive, un détonateur et un contenant)
Sauf que là, un seul élément suffit.
Mais voyons chacun de ces explosifs relationnels de plus près.
Vous voulez bien ?
La contrainte : mettez la pression et tout finit par péter.
Vous voulez quelque chose que l’autre ne veut pas vous accorder.
Jacques Salomé a appelé ça, dans la méthode qu’il a conçue, la méthode ESPERE, l’I-T-P-I : illusion de la toute puissance infantile.
En quelques mots (pour ne pas rentrer dans trop de théorie) : selon certaines théories issues de la psychologie, le nourrisson se croit tout puissant. Il ne perçoit pas, dans ses premiers mois de vie, la différence entre lui et sa mère. Un bébé pleure, car il a faim et il reçoit le lait nourricier. Il pleure parce qu’il est gêné par les selles qui lui collent à la peau des fesses et maman accourt pour le laver.
Nous sommes tous passé par cette phase de croissance et nous en avons gardé un souvenir inconscient.
Résultat : inconsciemment, on voudrait que le monde s’adapte à nous, plutôt que nous adapter au monde qui nous entoure.
En résumé : lorsque les évènements se passent comme chacun voudrait, pas de problème. Par contre, dès que les événements ne se passent pas comme on voudrait, là, c’est pas pareil.
Bien sûr, grâce au lobe préfrontal de notre cerveau, nous sommes (plus ou moins) capables de relativiser et de temporiser. C’est ce qui fait la différence entre un enfant et un adulte (normalement)
Fermeture de la parenthèse théorique.
Donc, lorsque vous êtes contraint par une autre personne, mais que vous acceptez cette contrainte, que vous la considérez comme normal, tout va bien, pas de conflit.
Par contre…
Si vous estimez que cette contrainte est abusive, injuste, exagérée, là, c’est une autre affaire.
Vous seriez probablement en colère. Très en colère même (colère que vous pouvez exprimer ou réprimer selon votre personnalité)
Vous l’avez compris :
- Obliger quelqu’un à faire quelque chose qu’il ne veut pas faire.
- Interdire à quelqu’un de faire quelque chose qu’il veut faire.
- Si quelqu’un vous oblige à faire quelque chose que vous ne voulez pas faire.
- Si quelqu’un vous interdit de faire quelque chose que vous voulez faire.
Ce sont les 4 possibilités d’une contrainte.
Tout est résumé en une seule phrase (citation de Françoise Lefèvre) :
« C’est peut-être cela la liberté : choisir ses contraintes. »
Pour éviter les contraintes, une seule solution : le dialogue.
Cherchez des compromis, des consensus, des solutions satisfaisantes pour chacun.
« La liberté n’est pas de déroger à la règle, c’est de respecter la règle établie en accord avec chacun et accepté par tous » – Le Cossec Pascal (ça, c’est une citation de moi).
En un mot, on appelle ça la sociocratie. (pour en savoir plus, cliquez sur le mot en bleu).
Voilà. Ça, c’était pour le fil rouge.
Allons ensemble couper le fil bleu.
Le jugement : personne n’aime être pris pour un con.
Il vous arrive certainement d’être critiqué (vous n’avez d’ailleurs besoin de personne d’autre pour être critiqué, car vous le faites déjà vous-même).
Si la critique est positive et constructive, ça passe peut-être (mais pas toujours). Si c’est un reproche, c’est déjà beaucoup plus difficile à encaisser (mais ça s’apprend).
Mais, alors, si c’est un jugement sur votre personne, là, c’est carrément intolérable.
À ma connaissance, personne n’aime être traité de con, d’idiot, de nul, d’incompétent…
Est-ce que ça vous plairait de m’entendre vous dire sur un ton moqueur :
« Tu sais pas faire ça ! Mais t’es vraiment trop nul, tout le monde sait faire un truc pareil ! »
Faites le en public et vous aurez de bonnes chances de générer un conflit ouvert ou larvé.
Le mieux, c’est de cesser de juger.
Je vous conseille pour ça le très bon livre d’Olivier Clerc :
(je ferais certainement un article sur ce livre prochainement tellement je l’ai trouvé bien fait)
Le mieux (aussi) c’est d’accepter les jugements et reproches des autres (là, aussi, je vous prépare quelque chose là-dessus).
C’est tout !!
Oui, je sais, c’est un chapitre qui vous laisse un peu sur votre faim. Mais c’est comme les films (ou un bon roman), il faut parfois un peu de suspens.
Le fil rouge et le fil bleu ont été coupés. Il reste donc le troisième (et dernier) déclencheur de conflit à voir : le fil jaune.
Le prêt d’intention : si vous croyez que je crois que vous croyez que je vous crois, vous avez tort de croire ce que vous croyez.
Dans la méthode ESPERE conçue par Jacques Salomé, il est question de l’écharpe relationnelle.
La relation entre deux personnes est symbolisée par une écharpe dont chacun tient un bout.
Dans tout conflit auquel j’ai pu assister, j’ai toujours constaté le prêt d’intention.
Le prêt d’intention, c’est imaginer ce que l’autre pense.
C’est des phrases du genre :
- Il se fout de ma gueule.
- Il me prend pour un con.
- Il cherche à me rendre dingue.
- Il fait exprès pour m’énerver.
Vous constaterez que dans chacune de ces phrases, celui qui les prononce est dans la supposition des intentions de l’autre.
Et ces suppositions ne sont qu’interprétation et imagination.
Oui, je sais vous êtes sûr d’avoir raison. Vous êtes sur savoir exactement ce que l’autre pense.
Mais finalement, j’insiste, ça reste le fruit de votre imagination.
Non, non et non. Vous ne pouvez pas savoir, ce qui se passe dans la tête de l’autre.
La télépathie n’existe pas !
Parfois, un dessin vaut mieux qu’un long discourt. Donc, voici un dessin :
Pour savoir comment privilégier l’apposition à l’opposition, cliquez sur cette phase.
En imaginant ce qui se passe dans la tête de l’autre, vous ne faites que nourrir votre colère avec votre propre imagination.
Pour apaiser ce feu émotionnel, une seule chose à faire : revenir aux faits, à ce que je vois, ce que j’entends, en prenant bien soin de faire la différence entre ce qui se passe réellement et ce que j’imagine.
Et pour finir, ne vous laissez pas entraîner dans un conflit quand c’est l’autre qui vous prête des intentions que vous n’avez pas.
Plutôt que de nier, de dire que ce n’est pas vrai, que vous ne pensez pas ce qu’il imagine, une simple phrase suffit :
Oui, toi, tu penses que je crois cela.
Laissez les pensées de l’autre chez lui et ne vous encombrez pas de ses croyances. Le plus souvent, plus vous chercherez à lui faire penser le contraire, plus l’autre persistera dans son idée. C’est très humain. Personne n’aime avoir tort et encore moins admettre ses torts.
J’espère vous avoir convaincu que vous n’êtes pas le professeur Xavier des X-men.
Mais puisque je ne peux pas être dans votre tête pour le savoir, dite-le-moi en commentaire.
J’ai une dernière question à vous poser, et que vous vous posez aussi peut-être :
Allez-vous avoir votre certificat de démineur conflictuel ?
Quel fil auriez-vous coupé pour désamorcer la bombe du conflit ?
Vous l’avez peut-être deviné, il y avait un petit piège.
Ce n’est pas un fil qu’il fallait couper, mais les trois. Sans contrainte excessive, sans jugement dévalorisant et sans prêt d’intention négatif, point de conflit.
Appliquez ou non ces principes, vous être complètement libre (pas de contrainte).
Que vous le fassiez ou pas ne changera en rien mon estime pour vous qui me lisez (pas de jugement négatif)
Peut-être avez-vous aimé cet article… Peut-être pas. Je ne me pose pas la question, car je ne peux pas plaire à tout le monde (pas de prêt d’intention).
Ce simple article ne fera pas de vous un expert du désamorçage de conflit, mais vous voilà déjà bien outillé pour éviter certaines explosions de colère des autres… Mais aussi de vous-même.
Je vous souhaite de vivre en paix.
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