Mieux comprendre les émotions pour mieux les accueillir en leur donnant du sens.
Aimerais-tu mieux comprendre les émotions que tu vis au quotidien ?
Oui ?
T’es bien tombé là, t’es à la bonne place, car je vais t’en causer.
Que tu le veuilles ou non, tes émotions t’accompagneront de ta naissance jusqu’à ta mort. Elles sont là, en toi, parfois très présentes, parfois en arrière-plan. Et pourtant, tu les connais souvent bien mal. Et dans la grande majorité des cas, tu les subis.
Oui, tu les subis tout en cherchant, comme tout le monde, à les contenir et les gérer du mieux que tu peux (avec un succès assez relatif d’ailleurs).
Alors justement. Le premier pas pour gérer tes émotions, les contrôler, les maîtriser, c’est déjà de les comprendre.
Ça te dit d’en savoir plus ?
Ouais ? Commençons par le début.
C’est quoi une émotion ?
Là, avant même de poursuivre ta lecture, je t’incite à te poser à toi-même la question : c’est quoi une émotion ?
Le truc que je trouve drôle c’est que lorsque je demande à quelqu’un ce qu’est une émotion, il commence (presque) toujours par me citer… les émotions.
Pourquoi ? Parce que donner une définition des émotions c’est carrément pas simple. On ressent tous des émotions, mais dès qu’il s’agit de les définir, là ça devient tout de suite plus compliqué.
Mais je vais quand même essayer d’expliquer de façon simple ce qu’est une émotion de mon point de vue (j’avoue que pour ça, je me suis quand même un peu aidé du livre « La force des émotions » de Christophe André).
Ma définition de ce qu’est une émotion.
Définir ce qu’est une émotion n’est, je trouve, pas facile. Bon. Je rassemble mes idées (souvent dispersées) et je me lance.
« Une émotion est une réaction psychocorporelle qui engendre le besoin d’agir ou au contraire de ne pas agir. »
Ça doit pas t’avancer beaucoup ça… Et en même temps c’est déjà les prémisses d’un début de commencement d’explication.
Après un premier pas…faisons un second pas ensemble. T’es d’accord ?
Un pas de plus vers la compréhension de ce qu’est une émotion.
Une émotion fait toujours suite à un événement. Le monde qui t’entoure est en constant mouvement. Si quelque chose est jugé insatisfaisant (ou vraiment satisfaisant) par quelqu’un (toi, par exemple) ça provoque en lui une émotion. Ça peut être un événement extérieur, mais aussi une idée qui surgit en soi ou simplement une pensée.
C’est un peu plus clair là ?
Mais au fait ?
Combien existe-t-il d’émotions ?
Vaste question. Je pense que selon les « écoles », il existe un nombre variable d’émotions.
Hé, tu sais quoi ? Je ne vais pas te faire long débat sur le sujet. Je vais te donner MON avis sur la question et tu en feras ce que TU voudras. Pour moi il existe 10 émotions de base.
Pour être plus précis, il existe, toujours selon moi, 6 émotions primaires et 4 émotions secondaires.
Les 6 émotions primaires sont :
- La joie/sérénité
- La colère/désir
- La tristesse/culpabilité
- La peur/honte
- La surprise
- Le dégoût
Et les 4 émotions secondaires sont :
- La sérénité
- Le désir.
- La culpabilisation.
- La honte.
Voilà… çà en fait bien 10. J’aurais pu y rajouter la jalousie, mais je ne l’ai pas fait (bien que ce soi aussi une émotion). Je te parlerai de la jalousie dans un prochain article.
Si tu es ici c’est certainement que tu te poses une question cruciale.
Mais au fait ? Ça sert à quoi les émotions ?
Tu as vu plus haut dans cet article ce qu’est une émotion.
Mais finalement ?
Ça sert à quoi une émotion ? C’est quoi leurs raisons d’être ?
Ce que l’on va voir maintenant : le pourquoi des émotions (On peut aussi dire « le sens des émotions ». Ça fait tout de suite plus chic, non ?).
Les émotions sont vitales.
Les émotions sont indispensables à ta survie.
Oui, je sais. Quand ton chef de service te demande 5 minutes avant la fin de ta journée de boulot de régler un dossier qui te demande une bonne heure de travail, tu trouves pas colère indispensable à ta survie (peut-être que cette colère, t’ose pas l’exprimer. Mais ça, c’est un autre problème).
J’ai un autre exemple qui va peut-être te parler aussi :
Lorsque tu viens de te faire planter là, la veille de ton anniversaire, par ton amoureux, que tu sombres dans le désarroi et la tristesse, tu ne vois rien de vital dans ton émotion sur le moment.
En tout cas une chose est sûre, c’est que les émotions négatives, c’est pas agréable à vivre.
Ouais, c’est vraiment désagréable à vivre et tu trouves certainement que ça ne t’apporte rien d’essentiel.
Tu préférerais sûrement que ces émotions soient un peu moins instances afin de moins te gâcher la vie.
Et effectivement, si de tels moments sont désagréables à vivre, voir intensément douloureux, tu ne vois certainement pas en quoi vivre ces désagréments s’avère vital pour toi.
Pour clarifier, disons que, à la base, les émotions ont été vitales pour la survie de tes ancêtres et qu’elles peuvent l’être encore pour toi aujourd’hui.
Tu ne me crois pas ? Lis donc la suite.
À quoi servent les émotions ?
Chacune de tes émotions, à leurs façons, a une bonne raison d’exister.
Tu es un système organique vivant (waouh, le scoop là !!). Et dans tout système (qu’il soit vivant ou non) chaque élément à son importance.
L’importance de tes émotions, c’est justement qu’elles agissent comme les voyants lumineux du tableau de bord de ta voiture.
Non, non, je ne suis pas en train de raconter n’importe quoi.
Tes émotions sont comme les voyants du tableau de bord de ta voiture.
Ça peut sembler ne pas avoir de sens. Et pourtant…
Tes émotions sont, pour la grande majorité, des signaux pour te signaler que quelque chose en toi, quelque chose dans ton environnement immédiat ou quelque chose dans un avenir plus ou moins proche ne va pas bien.
Alors tu peux toujours les ignorer (c’est une façon qui marche bien pour les contrôler), mais je ne te le conseille pas.
Cette comparaison entre les émotions et le tableau de bord de ta voiture ne vient pas de moi, c’est un exemple que j’ai emprunté à Thomas d’Ansemboug. Dans l’une de ses conférences (je ne me souviens plus laquelle), il explique que lorsque ta voiture manque d’essence elle te l’indique par un petit voyant rouge.
Tu peux toujours ignorer ce voyant. Tu peux aussi coller un petit papier dessus pour ne plus le voir allumé. Enfin, si tu préfères, il t’est aussi possible de dévisser légèrement l’ampoule de ce petit voyant pour qu’il s’éteigne.
Tout ça n’empêchera pas ta voiture de manquer d’essence dans quelques kilomètres (et de te mettre dans une sacrée situation problématique si tu te retrouves en pleine forêt noire, de nuit, sans réseau téléphonique… Et si en plus il pleut et que c’est l’hiver… bon courage).
Donc, un petit conseil au passage. Écoute tes émotions.
Mais tu vas me dire :
« Mais Pascal, c’est bien joli d’écouter ces émotions. Mais pour que ça me serve à quelque chose il faudrait que je comprenne le langage des émotions. »
Pas de problème. Je t’ explique ça tout de suite.
Le langage des émotions expliqué aux néophytes.
Chaque émotion à son utilité. Elles ont chacune une intention bienveillante à ton égard (même si ça ne se ressent pas ni ne se voit au premier abord). Et cette intention est toujours la même :
Que tu survives le plus longtemps possible pour protéger et multiplier la race.
Et pour que tu vives mieux tes émotions négatives, je te propose de t’expliquer tout de suite la raison d’être de chaque émotion. Comprendre les émotions peut les rendre plus faciles à vivre (ça permet aussi de mieux les réguler).
La raison d’être de chaque émotion.
Ouvre grande ta conscience. Après avoir lu ce qui suit, tu ne vivras plus jamais tes émotions comme tu l’as fait jusqu’à présent. Je vais t’expliquer, une à une, le pourquoi de chaque émotion.
Prêt ?
C’est parti !
Mieux comprendre la colère.
Pour définir à quoi sert la colère, je vais simplement te citer la première phrase du chapitre sur ce sujet tiré du livre « Gérer ses émotions » écrit par Olivier Nunge et Simone Mortera :
« La colère sert à mobiliser notre énergie pour faire changer les choses, les comportements des autres ou nos propres comportements. »
La colère est une émotion intimement liée au désir de voir se réaliser quelque chose. Bien qu’elle puisse être explosive, elle est utilisée pour concentrer toute ton énergie vers un seul but sur un temps court afin d’obtenir ce que tu veux.
Ce truc que tu veux, ça peut être protéger ton territoire ou ton espace personnel. Ça peut aussi être le fait de mobiliser ton énergie pour combattre quelqu’un qui viendrait te piquer des ressources.
Et au temps des crocs-magnons, crois-moi que le territoire et les ressources étaient essentielles pour survivre (et ça l’est toujours aujourd’hui).
Mieux comprendre la tristesse.
La tristesse est indéniablement associée à la perte de quelque chose qui t’est précieux. Lorsque tu perds un objet qui t’est cher ou que tu perds un proche, tu ressens de la tristesse. C’est aussi le cas lorsque tu es déçu par quelqu’un ou que tu échoues dans la réussite d’un projet. Ce sont là aussi des pertes d’une certaine manière.
Le but de la tristesse est de te faire ressentir la douleur de la perte de quelque chose ou de quelqu’un d’important pour toi afin de te pousser, à l’avenir, à protéger le mieux possible ce qui est important pour toi (que ce soit un objet, un lieu, ou une personne proche).
Et au temps de tes lointains ancêtres, l’abondance n’existait pas comme maintenant. Chaque membre du clan était précieux, chaque outil préhistorique aussi. Car de ça dépendait la survie du clan.
Mieux comprendre la peur.
La peur est utile pour éviter un danger, mais aussi à mobiliser toute ton énergie et tes moyens pour échapper à toutes situations qui menacent ton bien-être, voir ta vie.
Elle permet d’accroître ta vigilance et ta concentration dans un seul et unique but : échapper au danger.
Aujourd’hui la peur est souvent plus imaginaire que réelle. Mais tu peux être sûr que si t’es né, c’est que la peur a fait fuir l’un de tes aïeux face à une meute de loups affamés ou à faire un large détour pour ne pas passer trop prêt d’un crocodile à la l’apparence stoïque (à l’apparence seulement).
Mieux comprendre la surprise.
La surprise peut être bonne ou mauvaise, agréable ou désagréable. Quel soit vécu dans durant une situation positive ou négative, la surprise a, dans les deux cas, la même fonction : figer l’individu, le sidérer, ce qui lui donne le temps d’analyser une situation inattendue (ce qui laisse le temps au cerveau de prendre une décision).
Face à un événement inattendu ou inhabituel ton cerveau a besoin de savoir s’il y a danger ou pas. Et pour ça, il fait son job : analyser la situation.
Là aussi, nos anciens, se sont certainement souvent figés de surprise pour analyser si ce qu’ils voyaient au sol était une simple branche immobile ou un serpent au venin mortel.
Mieux comprendre le dégoût.
Tu es allé faire tes emplettes alimentaires vendredi dernier et malencontreusement tes steaks hachés ont glissé hors de ton sac de courses dans le coffre de ta voiture. Le week-end est bien pluvieux et tu es resté, durant deux jours, enfermé chez toi en mode hibernation. Imagine la grimace de dégoût que tu feras en rentrant lundi matin dans ton véhicule lorsqu’une odeur nauséabonde t’assaillira violemment les narines (tu seras peut-être même sur le point de vomir). C’est ça le dégoût.
Le dégoût a pour but de te détourner de tout ce qui pourrait te rendre malade.
Et cette émotion a permis à toute ta lignée de ne pas ingurgiter de la nourriture avariée même quand ils avaient vraiment très faim. Et crois-moi, ils ont dû avoir souvent vraiment très faim, mais le dégoût leur a certainement, à plusieurs reprises, sauvé la vie.
Mieux comprendre la culpabilité.
La culpabilité est vécue lorsque pas un acte volontaire ou involontaire vous provoquez une douleur physique, mentale et/ou émotionnelle à un autre être vivant.
Plus la personne (ou l’animal) à qui ton comportement provoque de la douleur est proche de toi plus tu vivras ta culpabilité avec intensité.
L’humain est un animal qui survient grâce à l’entraide. Détruire des personnes de son propre clan, de sa famille, peut entraîner un fort risque de mettre sa survie en danger.
Protéger le groupe, c’est se protéger soi-même. Donc la culpabilité, là aussi, a pour seul but de protéger l’individu.
Mieux comprendre la honte.
Tu ressens de la honte lorsque tu ne respectes pas une norme établie par le groupe auquel tu souhaites appartenir. La fonction de la honte est de te pousser à être comme tout le monde. Ça permet de se fondre dans la masse, d’être conforme aux règles du groupe et ainsi ça permet une plus grande cohésion de ce même groupe. Et un groupe soudé est un groupe plus fort… donc plus apte à la survie (on y revient toujours).
Mieux comprendre le désir.
L’émotion du désir te pousse à obtenir ce que tu n’as pas et qui serait avantageux pour toi de posséder. C’est une émotion bénéfique qui t’incite à accroître tes possessions et compétences.
En avoir toujours plus est souvent associé par l’inconscient à la sécurité.
Avoir plus de biens, de nourriture, d’argent, un plus grand territoire, mais aussi plus d’enfants, est inconsciemment synonyme de sécurité. Et vivre en sécurité… c’est survivre.
Mieux comprendre la joie.
Tu ressens de la joie lorsque les choses se passent selon ton désir ou si la tournure d’un avènement correspond à tes valeurs. Cette sensation de bien-être dans le corps te pousse à chercher à ressentir de nouveau cette émotion. La recherche du ressenti de la joie, qu’elle soit explosive ou discrète, est finalement ce qui guide toute ta vie.
Ressentir de la joie, c’est être heureux et donc c’est ressentir du plaisir.
Et le moteur de tout être vivant est de fuir la souffrance et de rechercher le plaisir.
En plus, la joie, si elle est partagée socialement, est positive pour lier et consolider les relations du groupe. Et un groupe soudé est forcément plus fort.
Mieux comprendre la sérénité.
La sérénité est associée à la notion de sécurité.
Tout organisme vivant cherche à vivre le plus longtemps possible.
Cette émotion qui pourrait être considérée comme une absence d’émotion puisqu’elle ne se manifeste pas par une explosion d’hormones dans le corps. Au contraire, la sérénité n’est pas à mes yeux une émotion au sens stricte par le fait qu’elle n’engendre pas de mouvement. Elle occasionne plutôt un non-mouvement… de repos. Et le repos aussi est essentiel pour se ressourcer et favoriser la sécurité.
Pour mieux comprendre les émotions je te conseille deux bouquins :
Mais qu’est-ce que veulent les émotions ?
Voilà !
Tu as un petit aperçu succinct du langage de tes émotions.
Comprendre le pourquoi et le sens de tes émotions désagréables ne les rendront pas moins intenses. Mais désormais tu en comprendras le pourquoi. Et tu sauras aussi mieux comprendre la raison des émotions des autres. Les émotions, parfois vécues comme une faiblesse, sont en fait, tu en es maintenant complètement conscient, un mécanisme de défense pour te permettre de survivre. Accueille tes émotions avec bienveillance, car, finalement, elles te veulent le plus grand bien.
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